vendredi 2 août 2013

Créer, selon Bertrand Hirth

Dans son atelier, situé dans une rue tranquille de Bischheim, Bertrand Hirth travaille toujours à plusieurs œuvres à la fois, passant de l'une à l'autre au gré de son inspiration. D'autres toiles attendent leur tour, retournées face contre le mur.

Créer, pour Bertrand Hirth, c'est reprendre sans cesse le fil de la même conversation, s'obstiner à trouver une forme, une couleur, une résonance qui incarne - ou révèle - cette pulsion originelle. Sans jamais vraiment y parvenir. Le ressort de la création pour Bertrand Hirth s'apparente ainsi au supplice de Tantale. Derrière l'apparente simplicité de ses toiles, de longues heures d'une lente maturation au cours de laquelle les formes s'agencent, s'imbriquent, se complètent. Bertrand Hirth peint avec la constance d'un bâtisseur de cathédrale.


Au fil des années, il a du reste érigé sa création comme on dresse une muraille. Une muraille ? Autour de quoi ? Mystère? Reste la matérialité, la présence lourde de son travail. La création sédimenterait-elle la mémoire ? En serait-elle la muette expression ? Une œuvre de Bertrand Hirth devrait-elle se lire selon la méthode des relevés stratigraphiques chers aux archéologues ? Chacun jugera. 

Passionné par le cinéma expressionniste allemand, la musique de Kraftwerk et les films de David Lynch, Bertrand Hirth peut apparaître comme un artiste lunaire à l'univers mental labyrinthique. Ne déambule-t-il pas de longues heures, la nuit, à la recherche d'une inspiration qu'il trouve en parcourant les zones industrielles, en ces espaces où sommeille une modernité de métal lentement corrodée, où l'Histoire se condense, où la friche industrielle se fait archéologique. Du reste, ce n'est pas étonnant si certaines de ses œuvres évoquent un dédale, un complexe assemblage de rouages et de métal ; si elles rappellent les labyrinthes géométriques d'Escher, qu'il apprécie tout particulièrement.

On se demande alors si les lignes qui sourdent des toiles de Bertrand Hirth ne seraient pas des cicatrices sur le point de rompre plutôt que la jointure de blocs trop parfaitement enchâssés. Serait-il le peintre des fissures plutôt que celui de la matière lourde et rassurante dont on fait des citadelles. Veut-il emprisonner la matière ou bien souhait-il la libérer ? Là encore, chacun jugera.

Laurent Lanfranchi
Directeur de Terra Nobilis

Présentation

BERTRAND HIRTH
un artiste en trompe l'œil


Artiste peintre née a Strasbourg en 1961, étudie a l'institut de peinture décorative d'Alsace

Créer

"Créer c'est reprendre sans cesse le fil de la même conversation: S'obstiner a trouver une forme une couleur une résonance qui incarne ou révèle cette pulsion originelle."
Derrière l'apparente simplicité des toiles de Bertrand Hirth se cachent de longues heures d'une lente maturation au cour de laquelle les formes s'agencent, s'imbriquent et se complètent.Il peint avec la constance d'un bâtisseur de cathédrale, et au fil des années as érigé sa création comme on dresse une muraille.
A travers la présence lourde et muette de son travail, ses œuvres devraient se lire selon la méthode des relevés stratigraphiques d'un archéologue.

Inspiration

Artiste lunaire a l'univers labyrinthique, Bertrand Hirth déambule de longues heures a la recherche d'une inspiration qu'il trouve en parcourant les zones industrielles.
Ces espaces, ou sommeille une modernité de métal lentement corrodée, ou l'histoire se condense, ou la friche industrielle se fait archéologique, ou sommeillent des monstres de béton et d'acier. il rend son élémentaire noblesse à une matière brute et puissante.
Il n'est pas étonnant si certaines de ses œuvres évoquent un dédale, un complexe assemblage de rouages et de métal et on se demande alors si les lignes qui traversent les toiles ne seraient pas des cicatrices sur le point de rompre.

Grammaire de la matière

Le travail de Bertrand Hirth commence par une minutieuse préparation, réfléchie , structurée, au cours de laquelle il ébauche son œuvre.
Plutôt que pinceaux, il utilise alors mètre, équerre, compas, règles graduées et couteaux.
Pour lui la grammaire de la matière commence par la géométrie .
Peu de modifications suivront ensuite cette méticuleuse ébauche. Son univers a ses couleurs dominantes: ocre, rouille, brun, gris et noir ainsi que des éclairs fugaces or et rouge sang.
Travaillant le mortier au couteau, il décline ensuite son univers personnel selon une mécanique bien rodée.
Plus sculptées que peintes, les surfaces parfois sont dures et froides comme de l'acier, évoquent l'âpre rugosité de la brique, ou rappellent la roche, la terre, ou l'incandescence du métal en fusion.

Derrière une technique éprouvée se cache un artiste a la personnalité complexe dont le travail puissamment expressif capte l'attention et suscite la curiosité.
Un regard trop rapide pourrait juger sombres les œuvres qui naissent sur les toiles de Bertrand Hirth a la recherche du langage cache de la matière .

Merci Achim